vrijdag 6 maart 2009

Voor een moraal


« Tant qu’on croit en Dieu il est loisible de faire le Bien POUR être moral. La moralité devient un certain mode d’être ontologique et même métaphysique auquel il nous faut atteindre. Et comme il s’agit d’être moral aux yeux de Dieu, pour le louer, pour l’aider dans sa création, la subordination du faire à l’être est légitime. Car en pratiquant la charité nous ne servons que les hommes, mais en étant charitable nous servons Dieu. « L’être » supérieur auquel nous atteignons est encore un être-pour-autrui. De là ce que j’appellerai un individualisme ontologique du chrétien. Il s’enrichit et se pare, il devient une belle maison, spacieuse et bien meublée : la maison de Dieu. Il est légitime d’être le plus beau, le meilleur possible. L’égoïsme du Saint est sanctionné. Mais que Dieu meure et le Saint n’est plus qu’un égoïste : à quoi sert qu’il ait l’âme belle, qu’il soit beau sinon à lui-même ? A ce moment la maxime « faire la moralité pour être moral » est empoisonnée. De même « faire la moralité pour faire la moralité ». Il faut que la moralité se dépasse vers un but qui n’est pas elle. Donner à boire à celui qui a soif non pour donner à boire ni pour être bon mais pour supprimer la soif. La moralité se supprime en se posant, elle se pose en se supprimant. Elle doit être choix du monde, non de soi. »
[Jean-Paul Sartre, Cahiers pour une Morale]

Sartre heeft gelijk, hij is moreel gezien in zijn gelijk, tegen de alom heersende westerse vermeende 'moraal'. Evenzo heeft Emmanuel Lévinas gelijk wanneer hij schrijft:
« L’être qui s’exprime s’impose, mais précisément en appelant à moi de sa misère et de sa nudité – de sa faim – sans que je puisse être sourd à son appel »
[Emmanuel Lévinas, Totalité et Infini]

Lévinas heeft gelijk wanneer hij de moraal als volgt herdefinieert:
« on appelle cette mise en question de ma spontanéité par la présence d’Autrui, éthique » (ibid).
En hij heeft gelijk met rabbi Yochanan te stellen :
« Laisser des hommes sans nourriture – est une faute qu’aucune circonstance n’atténue ; à elle ne s’applique pas la distinction du volontaire et de l’involontaire » (uit de Talmud, Synhedrin 104b)

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